Étude : quel impact du vieillissement de la population sur les mobilités dans le Grand Paris ?
Selon une étude, publiée par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), à l’horizon 2040, près d’un habitant sur cinq aura 65 ans ou plus dans la Métropole du Grand Paris. L’APUR dresse un panorama des services de mobilité accessibles, puis quantifie les nombres de déplacements selon les modes de transport au travers de la modélisation de scénarios prospectifs
Ce phénomène invite à repenser les modes et besoins de déplacement puisque les personnes âgées se déplacent plus souvent à pied pour 55 % des déplacements. Ces chiffres sont à relativiser géographiquement puisque si seulement 6 % des déplacements s’effectuent en voiture pour des Parisiens et parisiennes, ce sont 41 % des déplacements en banlieue.
Les seniors se déplacent plus souvent à proximité de leur domicile et aux heures creuses de la journée lorsque les offres de transports en commun sont les moins optimales et où le trafic est le moins dense dans les rues. En effet, les seniors se déplacent à moins d’1,5 km en moyenne pour faire des courses et des achats pour un tiers et pour se rendre à leurs activités de loisirs pour un autre tiers.
Il reste plus difficile de se déplacer en banlieue plutôt qu’à Paris intramuros et cela s’accélère avec l’avancée dans l’âge, les déplacements devenant plus difficiles et demandant plus d’efforts. Ainsi, un tiers des plus de 85 ans restent chez eux et quasiment un tiers des seniors ont déclaré avoir été gênés pour se déplacer le jour de l’enquête de l’EGT 2020.
L’APUR présente 4 scénarios possibles en croisant les enquêtes de l’EGT 2020 et de l’INSEE sur les mobilités et le vieillissement de la population.
- Le premier présente une augmentation de la population vieillissante, donc un plus grand nombre de déplacements sur tous les modes de transports. Ce qui inquiète c’est que l’utilisation de la voiture augmenterait fortement.
- Le deuxième présente une hausse de l’usage des transports en commun en lien avec une évolution de l’offre, ce qui pourrait faire basculer les usagers de la voiture vers d’autres modes de transport.
- Le troisième scénario présente une hausse de l’usage du transport en commun et également celui du vélo pour les seniors les plus jeunes. Toutefois, l’impact par rapport au deuxième scénario reste minime.
- Le quatrième scénario vise une hypothèse selon un rééquilibrage territorial de tous les modes de transports décarbonés qui réduirait en parallèle l’usage de la voiture sans changer les pratiques et les besoins de déplacements actuels.
Ces quatre scénarios permettent de conclure qu’une politique axée sur le public cible des seniors favorise un rééquilibrage d’offre de mobilité sur le territoire à l’échelle de la Métropole du Grand Paris. Le maintien de la mobilité des seniors reste une priorité et il faut adapter les différentes offres des modes de transport en conséquence pour garantir leur attractivité, leur accessibilité et leur lisibilité.
Afin de rendre plus confortable, agréable et facile les déplacements des piétons, les aménagements devront leur donner une plus large place. Une attention sera portée pour les cheminements piétons qui devront être accessibles et sécurisés via des parcours fraîcheurs grâce à la végétalisation, des lieux détentes plus nombreux (bancs, toilettes, poubelles) et beaucoup d’espaces verts.
Le maintien à domicile des personnes âgées qui vivent chez eux à 96 % est un objectif qui passe par la garantie de leur autonomie dans leur vie quotidienne.
« Les scénarios prospectifs et leviers d’actions ont été partagés lors de comités de suivis impliquant des partenaires de l’Apur et notamment Île-de-France Mobilités, la RATP, la Ville de Paris, le Département de Seine-Saint-Denis et la Métropole du Grand Paris ainsi que l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas). »
Source : https://www.apur.org/fr/nos-travaux/impact-vieillissement-population-mobilites-grand-paris