[Etude] Apprentis d’Auteuil dévoile son baromètre de l’éducation consacré cette année aux questions de mobilité chez les jeunes.
Apprentis d’Auteuil dévoile la 5e édition de son baromètre annuel consacré à l’éducation. Cette année, l’enquête, réalisée par OpinionWay auprès de 2000 jeunes, est consacrée aux questions de mobilité qui représentent un frein majeur à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes et notamment des plus précaires.
Trois jeunes sur quatre (76%) ont déjà renoncé à un emploi ou à une formation en raison de difficultés de mobilité indiquent les jeunes interrogés pour le baromètre annuel d’Apprentis d’Auteuil consacré cette année à l’impact de la mobilité sur l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.
Et les raisons sont multiples : aucune solution de transport n’était compatible avec leurs horaires (61 %), ils n’avaient pas de moyen de transport personnel (56 %) ou le coût des transports était trop élevé en raison du prix de l’essence (54 %) ou de celui des transports en commun (43 %).
Pire, les jeunes « ni en emploi, ni en étude, ni en formation », les fameux NEETS, sont 83 % à avoir renoncé à une opportunité par manque de solution pour s’y rendre. Ce qui renforce encore un peu plus leur exclusion sociale et professionnelle.
Les jeunes cumulent les freins à la mobilité
« Comment envisager une formation ou un emploi quand on n’a aucune solution pour s’y rendre, que les transports en commun sont insuffisants voire inexistants à côté de chez soi, qu’on termine sa journée bien après le passage du dernier bus ou qu’on ne peut pas financer son permis de conduire ? » s’interroge Pascal Borniche, directeur régional Nord-Est d’Apprentis d’Auteuil.
Globalement, les jeunes cumulent les freins à la mobilité. Près d’un tiers (30%) des jeunes interrogés se disent insatisfaits de l’offre de transports en commun sur leur lieu d’habitation et estiment qu’elle n’est pas adaptée à leurs besoins en termes de proximité ou d’horaires.
Les jeunes qui ont le permis de conduire doivent également faire face à des arbitrages douloureux pour le financer. Plus de la moitié d’entre-eux explique avoir dû faire des sacrifices sur leurs dépenses du quotidien (59 %) et travailler tout en faisant leurs études (54 %).
Des freins psychologiques et culturels
Au-delà des questions matérielles et financières, l’insertion des jeunes est aussi entraver par des freins psychologiques et culturels. Dans l’enquête, 52 % des jeunes interrogés expliquent s’être déjà sentis perdus ou déboussolés dans les transports en commun. Et 34 % ne se sentent pas à l’aise dans les transports en commun (pour raison d’insécurité, de promiscuité, de manque de propreté…).
« La mobilité est un frein majeur à l’emploi, souligne Pascal Borniche, directeur régional Nord-Est d’Apprentis d’Auteuil. C’est encore plus vrai pour les jeunes les plus éloignés du monde du travail, qui cumulent souvent les obstacles : précarité économique, isolement géographique ou social, horaires décalés incompatibles avec les transports en commun… Les jeunes que nous accueillons font aussi face à des freins éducatifs et psychologiques très ancrés, et beaucoup plus complexes à lever : peur de quitter sa ville, angoisse d’échouer au permis, phobie des transports collectifs, etc. »